"Mange, Dors, Aime" - Suite et Fin

L'hiver français, mais surtout l'Avent et l'Après-fêtes de Noël est une période difficile pour toute bonne [La]QuéeBecOise exilée qui se respecte. Pas de neige, pas de « toune » de Noël à la radio, peu ou pas de décorations joyeuses et autres guirlandes lumineuses devant la maison des voisins. Il pleut, il pleut et il repleut. Résultat : je ne peux même pas me requinquer le moral avec une petite lessive bien généreuse à étendre dehors au soleil. Bref, le moral est au plus bas, mon humeur retombe directe au ras des pâquerettes... OK OK, à nouveau allez-vous me dire, je crache dans la bonne soussoupe que m'a offerte l'Elysée lorsque la citoyenneté hexagonale m'a été gracieusement servie, sur un plateau d'argent tenu par Brice Hortefeux lui-même - mais, au vu des actualités actuelles, est-ce vraiment une référence ce Hortefeux ? - aux lendemains de mes épousailles avec l'Homme.
Eternelle parenthèse quand tu nous tiens...
« Alors tu es FFFFrançaise ? » de me demander les FFFrançaises et les FFFFrançais, me considérant désormais leur égal. Je dis, je redis et je re-redis en réponse à cette bien sombre baliverne : « Non, j'ai simplement la double citoyenneté CCCCanadienne et française »... et ça se limite clairement à ça. Droit de payer des impôts, de subir les grèves de la SNCF et les manifestations des gilets jaunes ? Alors là, je dis également Droit de voter et de bénéficier des nombreux Avantages de la Patrie, de la République et en avant « Liberté, Egalité, Fraternité » !
OMG 1), je m'égare... Le titre de la chronique d'aujourd'hui est « Mange, Dors, Aime » et j'en reviens toujours à mon incessant « Liberté, Egalité, Fraternité ». Change de disque ma vieille ! Find yourself a Life diront avec raison mes enfants...
Alors, non, je ne crache pas dans la soupe parce que la soupe, c'est qu'elle est vraiment très bonne ! J'Aime la soupe. Tout comme à Noël, je ne cracherai certainement pas sur le foie gras, le saumon fumé, les chocolats et les petites cuisses de canard bien confites, bien dodues, bien grasses qu'on retrouve ici dans le Sud-ouest de la France. Car j'Aime, sous toutes ces formes, ces petits bêtes palmées transformées en mets divins pour palais délicats. Et je ne m'endormirai pas non plus comme une bûche sur l'oie, les huîtres et... la bûche de Noël servis par ma belle-mère ! Car j'Aime vraiment beaucoup la bûche de belle-maman. Ce serait un sacrilège que de dormir comme une bûche sur cette dite bûche, un gaspillage indigne de mon bénévolat pour la cause de « Une vie, un frichti 2) » si chère à Coluche.
Je rebondis avec une autre phrase mythique d'un non moins mythique
ancien président de La République, je nomme Valéry Giscard d'Estaing - paix à
son âme / RIP :
« En France, on n'a pas de pétrole mais on a des idées ! » 3)
Merci pour ce legs subtil à mon blog Valéry, je parie que ça ne faisait pas partie du plan au départ... Car cette phrase m'inspire particulièrement alors que nous nous apprêtons - ou pas - à partir en direction des 6 coins de l'Hexagone pour fiester et festinner - des racines latines fiesta et festin - en famille :
« En France, on n'a pas de neige mais on a d'la Grosse Bouffe ! »
Point, à la ligne, tu peux dégager meeeeerrci !

OMG, on arrive enfin au sujet du jour, après une courte introduction qui sert à mettre la scène bien en place...
« Aimer »
Maslow peut, à l'image de Valéry, se retourner lui aussi dans sa tombe parce que, ces dernières semaines, on n'a vraiment pas arrêté de parler de lui. Espérons que ce sera là la dernière fois sinon il lui faudra mettre une croix sur le repos éternel...
Du niveau N des besoins dits primaires ou physiologiques, nous venons de faire un bond prodigieux vers les échelons supérieurs de la pyramide. C'est du haut standing, on monte vers la haute gomme de la bonne société Maslowienne, on atteint le niveau N + 2 en un tour de main. Magnifique ! On a allègrement sauté tout ce qui a trait de près ou de loin aux besoins de sécurité (« environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise ») parce qu'on est en plein d'dans et que personne ne sait trop comment le gérer ce besoin de sécurité en temps de crise... !!
Aimer, voilà donc ce que la Covid nous permet de faire
inlassablement.

Aimer mais aussi m'aimer, me rappeler que je suis aimé, passer du temps avec l'être aimé. Appliquer tout simplement ce que ce bon vieux Francis Cabrel nous a chanté : « Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai » 4).
Et ce n'est pas moi qui l'ai dit - c'est Cabrel, oui on s'entend - mais ce sont surtout Mathilde, Patricia, Francine et miss N. Elles me l'ont soufflé à l'oreille ce verbe incandescent « ...Aimer... ». Et je ne leur sers ici que d'interprète, je ne suis que leur prête-plume du jour (vous remarquerez que je n'utilise par le terme d'origine en N... parce que là, franchement, j'avoue que ça commence à sérieusement m'énerver moi aussi !).
En ces temps de disette amoureuse, amicale et familiale, on m'a livré qu'on voulait tout simplement « aimer et apprécier ce temps de retrait pour être plus près de moi », qu'on ne s'empêchera pas de « penser à ses proches », que « confinement ou pas confinement, j'irai voir mon père... ». On m'a même sous-estimé en me faisant croire que tout ce Coronacircus permettait de se consacrer plus intensément au sport - « ... Et aussi du vélo avec mon Homme qui court » - alors que, subtilement, cette anonyme voulait tout simplement avouer que c'était plutôt elle qui courait, langue bien pendante, après son solide et majestueux Homme parti devant pour tracer la voie... !
Pour
moi, Aimer, c'est...
Bien manger... ça, on l'a bien compris !
Bien fêter, on l'a compris aussi !
Regarder les flocons de neige virevolter dans la nuit lorsque je passe les fêtes au Québec...
Etre
avec l'Homme, sans nécessairement lui courir non-stop après...
Mais surtout, surtout... A ce point-ci de l'histoire - et on espère toutes et tous qu'elle se terminera bientôt - vous pensez peut-être que cette chronique sera enfin dédiée à l'Homme, ce grand fou à la tignasse abondante...
Mais non, Sorry, c'est ma descendance qui prend une fois de plus le pas sur la base de la pyramide conjugale et familiale. Au niveau N + 1, j'ai nommé l'Homme, imperturbable, mon assise, ma pierre d'angle. Puis, au niveau N + 2, y'a les mômes, les moks, les gosses, les bout'ch, les d'jeuns, tous ces petits mots doux avec lesquels j'interpelle sonorement ma marmaille... Mais où se situe donc le niveau N vous demandez-vous peut-être ? Ca me parait COéVIDent : c'est moi !
Voici donc toute l'histoire du mot « Aime », épisode final du triptyque littéraire entrepris avec le verbe Manger puis poursuivi avec Dormir :
...
Pour tout vous dire, ma chronique précédente sur le sommeil s'était un peu abruptement terminée pour moi qui, ne soyez pas étonnés, avais encore des choses à dire. Et ces choses, c'étaient tout simplement une...
Ode à l'Amour Maternel !
...
Malheureusement, hors antenne, on me dit que j'ai atteint mon quota de mots pour la journée. Et que l'audience commence à sérieusement se morfondre devant cette tentative désolante de mener le sujet à une conclusion simple et basique. Il semblerait que la prose ordonnée et concise de mes débuts se transforme ces jours-ci en un baragouinage verbal susceptible de conduire les lectrices et les lecteurs à jeter l'éponge une fois pour toute sur cette chronique un peu longuette...
LaquéeBecOise vous propose donc la trêve bien méritée du samedi... et vous reviendra bien entendu avant la fin du week-end pour vous livrer la suite - et la fin ! - de ce thème magistral qu'est... l'Amour d'une Maman !
Merci à Corinne pour ce délicieux terme de CORONAcircus !
1) Pour les vioques, l'acronyme OMG signifie « Oh my God », https://www.cnews.fr/divertissement/2017-08-30/lol-omg-wtf-les-acronymes-internet-quil-faut-connaitre-627345#:~:text=%2D%20OMG.,Oh%2C%20mon%20Dieu%20!%22.
2) Un frichti est un terme familier signifiant repas, https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/frichti/
3) Valéry Giscard d'Estaing, décembre 1973, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoires-d-info/on-n-a-pas-de-petrole-mais-on-a-des-idees-en-1976-on-passe-a-l-heure-d-ete_1774731.html (pour les amateurs d'histoire et de politique, la citation peut être entendue vers la 90ème seconde)