Bas les masques !

11/01/2021

Alors que nous entrons dans une nouvelle phase de contagion à l'anglaise, de couvre-feu avancé, de rétropédalage en douceur sur le déconfinement, d'ultime exhortation à la résistance des Françaises et Français face au diabolique coronalimbus, il serait plus que malvenu de ma part d'appeler à un mouvement populaire d'arrachage de masques et de démasquage des politiques gouvernementales en matière de vaccination.   Je m'en voudrais en effet de lancer un lynchage public susceptible de mal se terminer, les Etats-Unis d'Amérique m'en soient témoin...

Ben non justement, pas « Bas les masques » !   En France, Macron, Castex et Véran nous disent plutôt « Haut les masques » sous peine de se faire remonter les bretelles par les forces de l'ordre ! Au Québec, le port du couvre-visage - quelle appellation sympathique ! - est obligatoire dans les transports en commun ainsi que dans tous lieux publics fermés ou partiellement couverts.   En extérieur, non... Fouillez-moi, je ne saurais vous dire pourquoi...  Les températures hivernales extrêmes auraient-elles raison du malingre virus capable de se faufiler par n'importe quel interstice ?   A moins que le couvre-visage intégral doublé de poils de caribou ne soit pas encore arrivé Outre-Atlantique ?!   Soyez servis mes fans de l'Hexagone, je sais que ces petites blagues faciles mais néanmoins « exotiques » vous font toujours grand plaisir !

Mais, après plus de 20 ans en France, je reste tout de même indéfectiblement fidèle à mes racines québécoises - quand ça m'arrange on s'entend... - et à ce que tout cela implique : Discipline et Méthode.   On fait ce qu'on dit et on dit ce qu'on fait. Autrement formulé, perso pour moi ça veut dire : je respecte la loi, j'écoute les consignes sanitaires gouvernementales et...je porte le masque. Point à la ligne.

Et si le titre de notre chronique d'aujourd'hui est « Bas les masques ! », c'est que j'accepte tout simplement de lever un peu plus le voile sur ce que je m'autorise, moi, à faire en cette trainante période de pandémie.   En d'autres mots, j'abats mes cartes pour vous révéler un petit plaisir sournois que je m'octroie quotidiennement  - certes pas aussi jubilatoire qu'une bonne vieille lessive j'en conviens ! -  et qui, le temps d'une sortie, remet en valeur mon look et me remplume le moral sans pour autant contrevenir aux mesures en place.   Bien au contraire, le revers de la médaille est cette fois-ci clairement positif et nettement en ma faveur...

La COVID me permet en effet de saucissonner allègrement...le bas de mon visage derrière un masque, agissant telle une cure de jouvence mais à un coût nettement plus avantageux qu'un repulpage des lèvres chez le chirurgien esthétique du coin !   Je pourrais certes faire mon opprimée, me lamenter sur ce fichu attirail bucco-nasal qui m'empêche de respirer, me considérer comme bâillonnée, étouffée, muselée.   Mais comme j'ai la chance de ne pas avoir à porter le masque non-stop toute la journée, je vois d'un œil plus favorable ce que ledit masque fait pour ma petite personne. Et notamment...


  1. Number 1 priority  :  Protection contre une potentielle contagion au COVID-19, par aérosol, par contact salivaire, par abus de bisous baveux, par nez infantiles dégoulinants de morve, etc. 
  2. Autre avantage collatéral non-négligeable du port du masque  :  Les médecins généralistes rapportent qu'il y a, semble-t-il, nettement moins de cas de gastros, de grippes saisonnières, de rhinites, de pharyngites, etc. qui réussissent à percuter nos organismes.  Et ne pas avoir de gastro-entérites à la maison alors que, semi-confinés et rassemblés à cinq en plein hiver sous un même toit, c'est un sacré bénéfice !
  3. Isolation du froid  :  En ce moment, dans le sud-ouest de la France, y fait frette, un vrai de vrai froid de canard !!   Alors, quand je sors pour m'aérer des vapeurs parfois un peu trop saturantes de la maisonnée, je suis bien heureuse d'avoir ma petite protection bucco-nasale bien douillette pour me réchauffer avec ma production personnelle de CO2 !
  4. George Clooney, me voici !   Patrick Dempsey, here I come  !   Equipée de mon masque chirurgical FFP3, l'équipe médicale masculine d'Urgences ou la team des chirurgiens, pédiatres et autres urgentistes de Grey's Anatomy n'auraient d'autre choix que de littéralement fondre à ma vue si d'aventure l'envie leur prenait de se balader dans les rues de ma petite bourgade de la région toulousaine ! 
  5. Mais surtout, surtout, le masque m'habilite à  :  Cacher un double appendice fort peu distingué/féminin/séduisant...   Dans la famille, on m'a, huuummm, gentiment fait remarquer que j'étais désormais dotée d'un...grassouillet petit menton qui tendait même à se dupliquer.   Pas très sympa mais en même temps, quand je me regarde tous les matins dans le miroir , cette vérité s'impose indéniablement.   Et je constate qu'effectivement, ça se ramollit pas mal là-dessous.   Syndrome du cou de poulet ?  Possible oui...  Mais, grâce à mon astucieux camouflage chirurgical, nulle trace de mes compléments faciaux disgracieux.   Le tour est joué !   Et tout le staff de Grey's Anatomy peut à nouveau se pointer au bout de la rue sans que j'en sois particulièrement commotionnée !
  6. Sans compter les rides autour de la bouche... Mon visage encore bien poupin grâce à mes nombreuses années de pratique de la musculation de la mâchoire par ingurgitation de fromages a néanmoins subi 2-3 effets collatéraux dévastateurs non-négligeables sur mon joli minois  :   1°  Les rides se sont accentuées autour de ladite région de mastication et  2°  Mes déjà bonnes joues sont devenues des bajoues...   En contrepartie, et c'est là que le masque joue un rôle clé de mise en valeur de certains atouts esthétiques, pas de pattes-d'oie pour moi, au grand dam des maigrichonnes et maigrichons de service !

Conclusion  :  Les avantages du port du masque en intérieur et en extérieur sont trop nombreux, tant qu'à moi, pour penser à faire « Bas les masques ! ».   Seul inconvénient que j'ai pu identifier à ce jour  :  le sourire des personnes qu'on rencontre est plus difficilement repérable.  Et l'on se voit obligé de tenter le dépistage d'une bouille riante et d'une physionomie souriante via le pétillement de l'œil, les pattes d'oies qui se creusent, les bajoues qui remontent subrepticement, le bas du masque qui se met à gigoter sous l'action du double-menton qui rigole,...

Mes pensées du jour pour combattre l'anémie sociale pandémique, je vous ai décamouflées... A vous maintenant, pour alimenter ce blog, de faire « Bas les masques »  et de vous COVIDez la tête !


L'image titre de "Bas les masques !" est la page couverture du livre intitulé "BAS LES MASQUES !" de Plantu, Editions Le Seuil, 26 novembre 2009

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