Amitié

La famille est loin.  Très loin.  Parfois à l'autre extrémité de l'Hexagone.  Parfois de l'autre côté de l'Atlantique.  Mais aussi parfois à moins de 50 km de chez soi.  Sauf que là, si la distance physique n'est pas un obstacle, une distance psychologique s'est tranquillement créée, effet COVID oblige.  Le virus nous confine chez nous, nous enjoint à un repli stratégique sur des structures familiales réduites au strict minimum.  On veut protéger ses aînés, ne pas les exposer inutilement à l'insidieuse vermine coronavolante.  On attend - patiemment ?? - le vaccin et surtout les stocks de vaccin !  En attendant, les frontières se referment de toutes parts, on ne peut ni sortir ni entrer sur le territoire sans montrer patte blanche...  Suis-je la seule à me sentir prise au piège, isolée, en attente interminable d'un lendemain qui ne semble pas pour demain ?

Alors, à ce point-ci de l'histoire, que nous reste-t-il ?

Son noyau familial certes !   Mais, en pagaille et c'est le cas de le dire, enfants et conjoint se croisent et se décroisent, se chamaillent et se rabibochent dans une maison qui tourne 24h/24.   Repas-Lessive-Dodo et c'est reparti pour un nouveau cycle infernal !   Sans compter qu'avec tout le cirque engendré par la COVID, nos jeunes « sacrifiés », petits chouchous de l'ère Macron mais également de leur maman, en reviennent finalement à des besoins ancestraux extrêmement primitifs : Dormir, Manger et se Laisser Aimer.   Et donc, sortis d'un 2ème confinement et à mi-chemin du 3ème, bien rodés au jeu du chat et de la souris avec les mesures gouvernementales en place  (Ah bon, le couvre-feu commence à 18h ?  T'es sûre qu'on doit porter le masque partout en extérieur ?  Vous pensez vraiment qu'on peut attraper le virus en faisant les soldes dans les centres commerciaux bondés ?), les jeux de société en famille et les séances de sport « Parents-Enfants-Tous-au-Jardin-pour-se-Maintenir-en-Forme » sont maintenant choses du passé.  Exit les pyjama party avec sa descendance, aux oubliettes la marmaille rassemblée sur le canapé pour la nuit du cinéma !  Tous ces doux moments sont désormais tombés dans les mémoires oubliées d'un 1er confinement quasi joyeux et serein parce que totalement inédit !  La nouveauté, et donc la beauté, du Lockdown Phenomenon étant maintenant révolue, nous sommes passés en mode hibernation saisonnière et nous avons pris nos marques dans un quotidien covidien où chaque membre de la famille a réintégré son espace personnel pour travailler, étudier, cogiter, lessiver, vendanger...

Alors, je vous le répète et je vous le radote, que nous reste-t-il ?

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Ah, enfin, une bonne réponse là-bas au fond de la classe virtuelle !!!  Ben oui pardi, il nous reste...

l'Amitié !!!

Gloire à Dieu et à notre bonne élève Hélène, Alléluia car enfin un rayon de soleil a percé au milieu du marasme littéraire vraiment pas endimanché que nous propose aujourd'hui LaquéeBecOise !

Parce que, WOW, on commençait vraiment à se dire qu'il faudrait bientôt la re-shipper dans le froid québécois pour la cryogéniser en attendant la fin de la pandémie...  OK OK, vous l'avez peut-être compris, LaquéeBecOise est en attente désespérée de pouvoir rentrer au pays refaire le plein de câlins maternels et paternels... !

Par chance, Hélène nous a rattrapé la sauce qui commençait sérieusement à tourner !   Voici quelques jours, elle m'a fait parvenir sa version à elle de ce que le coronavirus lui permet, au quotidien, de réaliser, de savourer et de partager.   C'est une leçon de vie qu'elle nous adresse.   A appliquer religieusement dans notre vie de tous les jours...

L'Amitié

Avec le virus, les masques, la distanciation, le couvre-feu, l'amitié serait-elle devenue plus difficile, plus distante ?

C'est sûr que la peur, ou plutôt la prudence, nous préconise de ne plus nous toucher, ne plus nous serrer la main, ne plus nous embrasser  :  il nous faut abandonner tous ces signes sociaux qui, « avant », nous servaient à nous dire « bonjour », « je t'apprécie », « je t'aime ».

Avec les masques, nous ne voyons plus l'expression de notre bouche et du bas du visage sur lesquels notre regard se portait volontiers pour découvrir un sourire.

Avec la distanciation, nous ne pouvons plus nous serrer les uns contre les autres pour affirmer notre proximité certes physique mais aussi fraternelle.

Avec le couvre-feu, nous hésitons à nous inviter, à nous visiter, à nous retrouver pour partager du temps ensemble.

Alors comment faire ?  Faut-il abandonner toutes ces relations qui, pour beaucoup, donnent du sens, de la saveur à la vie ?

Bien sûr que non !

Au fil des mois, nous avons appris à être plus attentifs aux regards et nous sommes devenus experts dans le décryptage des yeux qui sourient ou au contraire qui sont tristes.

Au fil des mois, nous avons recommencé à nous servir de nos téléphones pour appeler ceux que nous aimons et prendre le temps du partage.

Au fil des mois, nous avons appris à nous servir de ces nouveaux outils qui permettent de se voir et de se parler par écrans interposés.

Au fil des mois, nous avons appris à être inventifs pour rester en relation, pour garder la fraternité !

Alors, surtout, ne baissons pas les bras, continuons à être créatifs pour que cette période soit enrichie et égayée par nos amitiés !!!!

En toute bonne Foi, je dois vous confesser que je ne publie pas ici la version intégrale du texte écrit par Hélène.  Elle m'a gentiment proposé de le remanier afin d'en arriver à une conclusion plus... ouverte, accessible à tous les lecteurs ?   Mais pourquoi cela ?   Tout simplement parce que, à force de répéter à tout-va la devise de la République française « Liberté, Egalité, Fraternité » et en ayant même l'outrecuidance d'y juxtaposer « Laïcité » pour bien souligner les principes fondateurs du pays, j'ai adopté à l'insu de mon plein gré 1) les préceptes de ma terre d'adoption...

Je vous invite cependant à retrouver, en cliquant ici-même, l'écrit intégral de notre auteure du jour.

Merci à Hélène pour déjà 20 ans d'amitié amorcée dans la salle d'attente d'un médecin, chacune de nous tenant à bout de bras un beau bébé bien braillard !

1) Phrase mythique attribuée à Richard Virenque par les Guignols de l'Info lors du fameux scandale de dopage dans le cyclisme, https://www.dailymotion.com/video/x2r2bp8